
L'Autre Versant
la reconnexion à Soi


Qu'est-ce que l'Autre Versant ?
Attention espace de création, en perpétuel renouvellement qui se dévoile au présent. Un espace d'ouverture et de découverte.
Et si l'Autre Versant n'était pas un endroit en dehors de moi, une destination vers laquelle je croyais devoir cheminer ?
Et si c'était déjà là ? Et si ce n'était ni un parcours à effectuer, ni un temps à laisser écouler (pas de progression, pas d'effort, pas de changement..), juste un espace nouveau à découvrir, une sorte d'espace vide qui permettrait d'accueillir ce qui souhaite s'y (dé)verser?
Je m'amuse à imaginer cet Autre Versant qui serait une autre version de moi-même, celle qui n'a plus besoin de mettre des paillettes pour enjoliver et illusionner l'autre ni de cacher ses défaillances et fragilités . Ma vulnérabilité pourrait être la donnée nécessaire et adéquate selon la circonstance, elle me pousse à lâcher tous les jugements et les à priori. En intégrant ce versant, je cesse de me comparer, j'arrête de me poser la question du comment réaliser les choses qui m'amène invariablement à analyser la manière dont les autres semblent "réussir" à mener leur propre barque. Je change mon questionnement et au lieu de me demander comment je m'interroge sur le pourquoi je fais les choses et pour qui je les fais. Lorsque ma réponse est que je les fais pour les autres dans un souci d'être reconnue, je réalise que je suis à nouveau sur mon premier versant et je peux me rappeler de ma volonté d'être au centre de mes priorités et de n'accomplir que des choses qui me procurent de la joie. Je quitte le faire et j'entre dans l'agir. J'accomplis des choses que je choisis et je cesse de subir.
Sur cet Autre Versant, je quitte la posture de l'enfant qui choisit de ne montrer que ce qui est admissible par son environnement et qui enfouit, par souci de survie, tout ce qui fait sa singularité, son originalité et son éclat tout personnel.
Je peux quitter la survie et entrer dans la vie en allant vers mon bonheur personnel. Je m'autorise à me choisir et à me placer au centre de ma vie.
Dans cet espace, l'adaptation n'est plus un sujet, c'est l'intégration qui l'a supplanté. Il n'est plus question de s'adapter au monde en s'enfermant dans une case qui convient à l'ensemble et en utilisant des stratégies tragiques pour survivre. Ma conviction est que mon évolution passe par mon intégrité et l’intégration de ce que je suis en totalité, c'est-à-dire tout ce que je suis prête à assumer ou à accepter de moi-même. Chaque pas que j'effectue devient un pas qui me fait avancer vers moi en arrêtant de me juger et à faire des choses contre nature. Je peux enfin me remercier d'être à mon écoute et rejoindre mon plus haut potentiel en quittant peu à peu les doutes et la peur de me tromper.
Dans cet version plus évoluée de moi-même je sors du besoin de prouver à l'autre (mes capacités et le fait que je suis valable, aimable etc...) et je deviens celle qui m'autorise, me donne le droit et me valide.
Mon image est passée par trois stades :
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celui de l'enfance où il y a eu accumulation et collection de belles images pour s'adapter et correspondre aux attentes (avec en contrepartie ce beau syndrome de l'imposture),
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celui où je me suis dépouillée des belles images et où j'ai ouvert les yeux sur mes "tares et mes travers" . J'ai découvert mes côtés sombres, ceux que j'avais cachés et enfouis par peur de déplaire. Merci à l'autodérision qui soulage cette étape (rire de moi est devenu incontournable sous peine d'avoir envie de me jeter avec l'eau du bain tant l'odeur est nauséabonde après tant d'années de rétention),
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et enfin celui où je peux enfin être moi-même, belle et moche à la fois avec des défauts et des qualités, un doux retour à la normalité. Avec la restauration de mon image originelle , je peux à nouveau imaginer. Cette imagination ne me servira plus à m'échapper comme lorsque j'étais enfant, elle viendra ici nourrir ma créativité. A ce stade ce n'est plus les apparences ni la vision qui importent, ce sont les perceptions plus subtiles qui se multiplient et s'affinent.
Dans cet espace, la conversation avec l'autre devient amusante, le vrai jeu relationnel peut s'installer car il n'y a plus d'attentes ni d'enjeu. L'autre n'est plus une nécessité ni un besoin. Il n'est plus un complément, il devient un supplément comme la cerise sur le gâteau.
Sur ce versant je suis enfin capable d'embrasser et d'aimer celle que je suis quand je chute, celle que je deviens dans l'effondrement; je peux la contenir de toute la puissance de ma compassion. Je n'ai plus peur d'avancer car je n'ai plus peur de tomber .
Je deviens celle sur qui je pourrai m'appuyer pour me relever. En développant le meilleur parent en moi, je mets en place les conditions favorables pour que mon enfant intérieur puisse libérer sans crainte ses ressources enfouies (le trésor caché).